La journée est dense, je fais donc du tri.
La journée s'annonce longue avec 115 kms et près de 800 m de dénivelé. C'est sans compter sur le revêtement de la nationale ( comme hier) et un léger vent de 3/4 arriere. Malgré un départ tardif, j'arrive donc à Mérida vers 15 h, ce qui me laisse le temps d'en visiter l'essentiel avant la fermeture des sites historiques à 18h. C'est d'ailleurs la raison qui m'incite à ne pas visiter Caceres, également renommée; je m'y arrête néanmoins furtivement pour mon traditionnel chocolat chaud + pâtisserie.
Après un descente à partir de mon gîte de Cañaveral, j'arrive au lac José Maria de Oriol qui me semble presque à sec, les édifices immergés se font voir à nouveau.
Je me suis habitué à rouler sur la nationale. J'y apprends que c'est une route cycliste, à ne pas confondre avec une voie cyclable. Comme il y a toujours très peu de circulation, j'opte pour rester sur cette voie malgré une possibilité d'y échapper sur une quinzaine de km au niveau de Caceres. Je croise 2 puis 1 vélos de voyage qui sont ressortis avec le soleil. Il y a surtout de nombreux vélos de course, ce qui réveille mon âme de compétiteur, et ça me démange de m'accrocher à leur roue. Je m'abstiens car la journée est encore longue. C'est en fin d'étape que je m'accroche en côte à ce pauvre cyclo qui ne pourra plus me lâcher d'ici Mérida. Ça fait du bien!
Merida n'est pas classée pour rien au patrimoine mondial de l'UNESCO, tant ce site est riche de vestiges romains, puis mauresques. Il faut visiter. Ici l'emblématique théâtre romain m'est recommandé en tête de liste des visites à faire. Je regrette simplement que l'on ait urbanisé à outrance autour de tous ces sites...mais on est en Espagne.
L'aqueduc de Los Milagros est le premier vestige romain que je découvre en arrivant, ainsi que le pont romain de la Puerta depuis lequel je photograohie. Les cigognes se sont bien accaparées tous ces édifices dans la ville.
Quelques autres monuments parmi tant d'autres à Merida: l'arc de Trajan ( empereur romain), le pont romain avec en fond le château construit par les musulmans après leur prise de contrôle au IX eme siècle, le cirque romain long de 433m de long.
Après les différentes reprogrammations de mon trajet espagnol, c'est à Mérida que subsistait la seule opportunité espagnole de loger chez l'habitant par le réseau de cyclistes Warmshowers, et j'y tenais. Je n'avais encore jamais dormi dans un local technique de parking souterrain d'immeuble. Ici c'est un Warmshowers ( douche chaude en français) sans eau chaude, sans douche, et en fait sans eau. Le voyage à vélo n'est il pas l'occasion de faire des expériences et d'approcher des modes de vie minimalistes? Le luxe des hôtels 4 étoiles ne nous enrichit pas.
Néanmoins je suis en profond désaccord avec mes "hôtes" d'un jour ( Juan et Pranee) car ils revendiquent de ne pas travailler et de voyager à vélo avec leur chien, ils n'ont pas de logement et logent chez des amis. Mais ce modèle est il pérenne? Comment mangent t'ils, s'habillent t'ils et se fournissent t'ils en matériel de voyage? Je ne cautionne pas de vivre durablement des aides sociales et médicales financées par le travail des autres, lorsqu'on est capable de travailler. J'aurais bien aimé en parler avec eux, mais pour diverses raisons je n'ai pu voir Pranee que 15 minutes, c'est mon seul regret de cette expérience de vie.