Mais pourquoi ce voyage à vélo entre le Cap Nord et Gibraltar? Bien sûr pour relier les extrémités nord et sud du continent européen! Et pourtant...
Le Cap Nord n'est pas l'extrême nord, c'est plutôt le Knivskjellodden situé à 1,5 km plus au nord, tous 2 étant d'ailleurs insulaires (la même île de Mageroy) et non continentaux.
De même, l'extrême sud ne se situe pas à Gibraltar, malgré sa Pointe de l'Europe, mais plutôt à la Pointe de Tarifa où j'ai tenu à passer hier. Gibraltar n'est d'ailleurs pas non plus le point le plus étroit du détroit entre Europe et Afrique. L'appellation du détroit de Gibraltar est donc usurpée...Ah ces British!
L'étape ultime vers Gibraltar ne fait que 50 kms, sans compter le trajet retour à Algeciras où je dois passer la nuit pour un départ matinal en train vers la France.
La route est agréable au départ de Tarifa, on y passe 2 petits cols depuis lesquels on peut observer la côte africaine, pour ensuite descendre sur Algeciras. Les hauteurs procurent aussi la meilleure vue d'ensemble sur Gibraltar .
On se retrouve ensuite sur des voies assez denses et même sur l'autoroute pour quelques km, avant de bifurquer vers Gibraltar en se faufilant entre les raffineries. Juste après la douane, au pied du rocher, la route traverse la piste de l'aéroport de Gibraltar, le seul site suffisamment plat du territoire.
Après 6500 km dont 1200 km à tandem, et environ 50000m de dénivelé, j'atteins Gibraltar. Avant les événements des dernières semaines, nous avions secrètement envisagé que Laurence me rejoigne à Mérida pour rouler les 500 derniers km à tandem pendant les congés scolaires de Toussaint. J'espère donc revenir ensemble pédaler ici, et ailleurs évidemment!
Voici la Punta de Europa sur laquelle j'ai disserté précédemment. Je la rejoins par la route traditionnelle très encombrée (en immobilier et circulation) qui donne sur la baie. Au retour j'emprunte la route côté est, tout contre le rocher qui la rend bien plus tranquille.
Je profite de la gastronomie locale, avec cet excellent fish and chips.
Ce voyage a été une belle expérience dont je tirerai tous les enseignements dans les semaines à venir ( ici ou ailleurs, c'est à réfléchir).car ce voyage expérimental en appellera d'autres.
Il y a eu de l'imprévu malgré toute la préparation, tant mieux car c'est parfois le piment de l'aventure.
Mon espoir d'hébergement chez l'habitant ne s'est que très peu concrétisé, c'est une petite déception.
Mais les rencontres ont été riches avec d'autres cyclo-voyageurs de tous types, et les pèlerins vers Saint Jacques où Trondheim dont je n'avais pas envisagé l'omniprésence.
Le matériel a bien fonctionné tant en mode vélo que tandem, remarquable pour un prototype. Bravo à Vagabonde Cycles.
Physiquement c'est une grande satisfaction d'avoir pu enchaîner des journées difficiles quasiment sans baisse de régime, ce sera une bonne référence pour la suite.
Le voyage à tandem attire plus la curiosité et la sympathie que le vélo solo, plus courant. Vivement la retraite de Laurence.
Et j'ai finalement trouvé de la satisfaction dans la rédaction de ce blog, qui aurait pu n'être qu'une contrainte (ça prend beaucoup de temps). Modeste apprentissage du journalisme, les pros souriraient ( souriront?) probablement. Recevoir des commentaires a été encourageant, voire gratifiant. Je me suis amusé des SMS se plaignant des retards de publication, que leurs auteurs (trices) me pardonnent de l'avoir parfois fait exprès.